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Tous les troubles musculo-squelettiques (TMS) ne sont pas reconnus comme maladies professionnelles (loin de là) mais ils arrivent en tête de leurs statistiques. Et ce qui est certain, ce sont les incapacités qu’ils génèrent. Autrement dit, les TMS sont un véritable fléau et un seul mot s’y applique : prévention.

Une entreprise française du bâtiment y travaille depuis 6 ans. Les résultats sont là.

Avec ses 3 implantations et ses 650 travailleurs, Cardinal Edifice est une entreprise de construction spécialisée de (belle) taille moyenne, filiale du groupe NGE classé lui dans le top 10 français. Son manager QSE a mené une analyse sur le sujet. Deux grandes pistes d’amélioration ont été mises en oeuvre :

  • l’ergonomie générale du chantier et du poste de travail ;
  • une mise en condition matinale.

Si la première est une démarche très classique, la seconde est très inhabituelle pour un homme de chantier.

 

 

Un sportif n’éludera jamais cette étape essentielle à la pratique de son activité, l’échauffement prépare le corps à l’effort. Pourtant, du saut du lit jusqu’au chantier, les muscles et articulations n’ont pas vraiment le temps de s’échauffer. Un mouvement brusque ou maladroit, une charge sous-évaluée, … c’est vite la catastrophe : claquage, foulure, entorse, … et, à la longue, douleurs chroniques.

Indépendamment du facteur humain, les absences qui en découlent plombent l’organisation (respect des délais, composition des équipes, manque de compétences, surcharge pour les collègues, …) et les résultats financiers.

C’est pourquoi l’idée d’un échauffement matinal a été lancée. Les sportifs y ont tout de suite vu le parallèle avec leurs (bonnes) habitudes. Malgré les avantages (supposés à l’époque), tous n’y ont pas adhéré d’office : les timides par peur du regard des autres, les sédentaires par manque de condition physique, … il a fallu obliger, c’était en 2012. Depuis tout le monde a compris l’intérêt de cet échauffement matinal et certains ont même retrouvé une condition oubliée. Et puis les chiffres ne trompent pas. Le nombre d’entorses aux membres inférieurs a régulièrement diminué depuis 2013 pour passer de 7 à 2 en 2017. Au-delà de l’impact physiologique, l'entreprise constate aussi une amélioration de l’ambiance de travail (motivation, dynamisme, cohésion d’équipe) si bien qu'elle est aujourd’hui en train de tester les bienfaits d’une séance de stretching (étirements) en fin de journée.

Plus les bonnes pratiques s’apprennent tôt, plus les risques diminuent… A quand l’éveil musculaire en formation ?

 

 

Sources :
- « RSE. En s’échauffant, ils luttent contre les maladies professionnelles », Toinon Debenne, 15/03/2018 21:30 (modifié 16/03/2018 14:30), www.ouest-france.fr
- « Le stress, véritable point noir du BTP (enquête) », Fabien Carré, 26/03/2018, www.batiweb.com
- www.cardinal-edifice.fr
- www.risquesprofessionnels.ameli.fr
- www.fedris.be
- www.utb.fr
- www.ameli.fr
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