Notre environnement est rempli d’odeurs, fragrances et pestilences …

Elles participent au confort, sont parfois tellement puissantes qu’elles en deviennent une nuisance. Dans d’autres cas, elles révèlent une pollution ou un incident. Grave ou insignifiant ? Toxique ou inoffensif ? Du bien-être à la mort, il n’y a qu’un pas ! Comment savoir ? Comment gérer ?

C’est l’objet du jeu pédagogique développé par l’Institut Mines Télécom (IMT – Université de Lille) à Douai dans le cadre d’un MOOC sur la qualité de l’air (MOOC Air Quality) : « Les ECSPER à Smellville ». Un nom qui n’est pas anodin puisqu’ ECSPER, si proche d’expert, signifie « Etudes de Cas Scientifiques pour l'Expertise et la Recherche ».

Ce serious game a pour objectif d’ « apprendre à gérer les nuisances odorantes environnementales », sachant que « la nuisance odorante environnementale est définie comme un état d’intolérance individuel ou collectif lié à une odeur ». Elle peut ou non être toxique.

Une odeur reconnue comme dangereuse par la population peut semer la panique alors qu’elle s’avère sans effet sur la santé ou largement en-dessous des seuils admissibles. Les industriels sont soumis à une réglementation afin d’éviter des situations de nuisance odorante environnementale. Il n’est pas rare qu'ils diluent les rejets pour limiter leur perception car ils ont tout intérêt à éviter des situations conflictuelles tant pour leur image de marque, les relations de bon voisinage que l'impact financier.

jeu-bidons-illustration-pretexteLe jeu s’appuie sur des incidents récents et, notamment, celui de Lubrizol, une entreprise française où une émanation accidentelle d’un gaz à l’odeur soufrée (mercaptans) avait déclenché une crise d’importance dans la vallée de la Seine alors que l’émission, aussi malodorante soit-elle, était bien en-dessous du seuil de toxicité. L’odeur avait même été perçue jusqu’en Angleterre. Cet incident est un exemple typique de nuisance odorante environnementale.

Deux rôles sont proposés aux participants :

  • interne, dans l’entreprise émettrice : Responsable Hygiène et Sécurité
  • externe, en attitude citoyenne : Responsable d’une Association Agréée pour la Surveillance de la Qualité de l’Air (AASQA)

Deux niveaux sont prévus :

  • le premier avec intervention et solution avant la crise médiatique : identifier les odeurs par leurs composés, d’évaluer les risques, mettre rapidement fin au problème, …
  • le second avec la gestion de crise : mener l’enquête sur l’origine du problème, connaître et gérer les différents intervenants en situation de crise, apporter des solutions, ....

Le jeu devrait être mis en ligne dans le courant de cette année. Affaire à suivre !

 

A noter que certaines nuisances, toxiques, n’ont pas d’odeur ou très peu comme les particules fines et ultrafines, … La pollution de l’air qu’elle soit intérieure (dans nos habitations, bureaux, …) ou extérieure, urbaine ou rurale, fait régulièrement l’actualité : air des villes irrespirable en Chine ou en Inde, plainte citoyenne contre l’Etat en France, Belgique épinglée pour le dépassement régulier des seuils, …

 

 

Sources :
- « Apprendre à faire face aux nuisances odorantes environnementales », 19/12/2017, blogrecherche.wp.imt.fr
- « Pollution de l'air : "La justice peut contraindre le gouvernement à prendre des mesures", selon l'avocat des Amis de la Terre », Radio France, 13/07/2017 09:23, www.francetvinfo.fr
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