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Les astuces du BIM

La classification et la dénomination des différents éléments d’un projet sont fondamentales pour une bonne communication entre partenaires tout au long du processus BIM.

Comment les faire travailler tous ensemble sur un même projet tout en garantissant une structuration commune pour l’ensemble des données ?
  • Les partenaires sont nombreux : maître de l’ouvrage, architecte, bureaux d’études, entrepreneur, fabricant de matériaux, gestionnaire, …
  • Leurs habitudes diffèrent.
  • La source des informations varie, chacun s’exprime à sa manière.
  • Les informations indispensables à une étape deviennent superflues à une autre.

Voyons le déroulement d’un projet.

infographie_classification_ingenieur_architecteL’architecte démarre le projet et va utiliser sa propre classification ou celle d’un cahier des charges type. Les bureaux d’étude en stabilité et techniques spéciales auront chacun encore une autre structuration des données, propre à leur discipline. Ensuite les entreprises les complètent avec leurs propres données, orientées exécution.

Plus la maquette numérique s’enrichit de données, plus il devient complexe de s’y retrouver…

A la fin des travaux, le maître de l’ouvrage reçoit la maquette « as built » qu’il transmet au gestionnaire du bâtiment. Celui-ci se retrouve avec des éléments identifiés et classés selon un cahier des charges orienté « chantier », parfois différent par corps de métier et très peu adapté à son travail de maintenance à cause d’une surcharge de détails propres aux besoins du chantier.

Telle est la situation que présente Martin Brochier, Ingénieur Architecte Consultant, lors de la journée BIM de l’Union Wallonne des Architectes (UWA). Après cet arrêt sur une image chaotique, il aborde les solutions.

Quelles solutions ?

Si l’on veut que l’information transmise soit comprise par les autres, il faut la structurer, c’est-à-dire la nommer, l’ordonner et … pas n’importe comment ! Il faut une structure commune, facile à implémenter par tous les acteurs et évoluant avec les phases du projet.

Cette problématique, les pays plus avancés dans la démarche BIM l’ont bien évidemment expérimentée. Au Danemark, une nouvelle classification, appelée CUNECO, vient de voir le jour. Elle a été développée pour faire ce pont entre tous et s’appuie sur la norme ISO 81346. Issue de l’électrotechnique, elle est considérée comme tout à fait adaptée aux données d’un bâtiment et, en particulier, dans le modèle du BIM.

Pour avoir une bonne intégration et générer une fluidité, il faut une classification stable pendant toute la durée de vie du projet et ce, quels que soient le matériau et la codification du cahier des charges où les modifications entraînent des changements de code article.

Avec CUNECO, l’objet garde  sa classe intrinsèque (une porte, une poutre, un châssis, …) et une série de propriétés vont lui être associées pour le qualifier progressivement.

Cette philosophie va permettre :CCS_definition_des_classes

  • de définir et compléter aisément les paramètres ;
  • d’intégrer les modifications ;
  • de réaliser des tris ;
  • de sélectionner les informations dont on a besoin à chaque phase du projet.

Bien que tous les logiciels de conception puissent attribuer un identifiant unique (composé d’une suite de chiffres par exemple), cette solution est loin d’être optimale car ils ne sont nullement représentatifs. La plus-value apportée par le standard de CUNECO est de gérer cet aspect évolutif de l’objet à travers un identifiant lisible par lui-même.

Il est à noter que l’application de la classification Cuneco n’empêche pas les acteurs d’un projet de continuer à appliquer leur propre classification interne. Les deux peuvent donc coexister.

Faire en sorte que tous parlent le même langage est essentiel
quand on doit collaborer à la construction et la gestion d’un même ouvrage.

L’exemple de cette vidéo

Elle montre le protocole d’un châssis lors de la construction d’une école pendant lequel ses propriétés sont progressivement définies, vérifiées (situation, dimensionnement, couleur, matériau, valeurs U et Rw, résistance au feu) et ce, de la conception à l’offre, la fabrication, la pose, la réception jusqu’au remplacement ultérieur d’une vitre brisée.

Le transfert d’information est clair, continu
→ sans devoir faire l’objet d’un réencodage,
→ sans que les mêmes questions se reposent.

Les données sont simplement exploitées et complétées en utilisant la même classification. Le concepteur détermine ses prescriptions. Le constructeur, après avoir effectué une recherche de prix de fabricants, ajoute ses données. La fenêtre arrive sur chantier, identifiée par un code à barres (par exemple), elle est posée, réceptionnée. Toutes ses propriétés peuvent être retrouvées pour la maintenance du bâtiment.

 

Article rédigé avec l'aimable participation de Monsieur Brochier
Ingénieur-Architecte consultant
02 247 92 06 - 0495 428 782
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Sources :
- Formation « Comprendre et adopter la méthode BIM » organisé par l’UWA, intervention de Martin Brochier, Ingénieur-Architecte consultant (TASE Solutions ), 04/10/2016, Namur
- http://cuneco.dk
Source de la photo d'introduction utilisée à titre d’illustration : pixabay.com (CC0 Public Domain - Libre pour usage commercial - Pas d'attribution requise). Son utilisation n'engage en rien l'auteur sur un soutien ou un entérinement éventuel du contenu de l'article.
Source de l'illustration CCS : présentation de Monsieur Brochier