Il est plus connu sous le nom de cannabis et il se fume. Cet été, son usage sera légalisé au Canada. Mais pas sur les chantiers, les représentants de la construction sont formels : les risques sont trop élevés sauf si le chanvre s’y invite sous forme d’un matériau de construction (et d'une autre variété). Un matériau de niche, peut-être, mais pour lequel l’intérêt ne cesse d’augmenter. Ses débouchés sont multiples parce que ses qualités le sont tout autant.

En vrac ou en matelas, … , il isole, remplit les ossatures bois, sert de charge dans les enduits d’argile, peut être transformé en blocs non portants ou encore participer à la réalisation d’un béton biosourcé. Suivant les applications, il est utilisé seul ou en mélange avec un liant, le plus souvent de la chaux.

Le chanvre est une matière première naturelle et renouvelable. De culture facile, avec une récolte annuelle, il demande un sol riche mais pas de pesticide. Il intervient dans le confort intérieur en participant à la régulation hygrothermique et à l’isolation acoustique. Il n’émet pas de substances toxiques et est, sainement, recyclable.

Nous vous avions déjà parlé des blocs chaux-chanvre d’IsoHemp, prenons aujourd’hui l’exemple d’Hemp in a box.

Hemp in a box a fait le choix de le travailler en vrac et en panneaux.

Vrac mélangé avec de la chaux

Il trouve son application aussi bien au niveau des murs, que du toit et du sol. La composition varie légèrement, au niveau du sol notamment pour en accélérer le durcissement. A noter qu’il est compatible avec du chauffage par le sol.

Le mélange, livré déjà humidifié (HEMPMIX), se met en œuvre comme un enduit ou, s’il est plus épais, banché et chevillé contre un mur ou déposé dans un coffrage. S’il est livré sec (CANADRY), il sera mélangé à de l’eau lors de la projection ou simplement déposé tel quel dans un coffrage.
Dans tous les cas, le mélange fait prise (avec l’eau ou l’humidité de l’air). Il durcit par carbonatation, une réaction sur la durée et devient donc de plus en plus résistant avec le temps.

Panneaux composites préfabriqués

Il serait même plus judicieux de parler de murs que de panneaux car ces éléments préfabriqués (HIAB) ont une épaisseur de 30 cm et peuvent être pré-équipés en atelier (techniques spéciales et finitions intérieures). Pour la finition extérieure, sauf prescriptions urbanistiques ou préférence d’un client, toutes les pistes sont ouvertes : bois, crépis, brique, …

Ils se composent :

  • d’un cadre renforcé en bois ;
  • de panneaux très résistants pour les faces (plaques à base de fibres de verre, de bois recyclé et d'oxyde de magnésium) ;
  • d’un remplissage soit avec le mélange sec, soit en association avec un matelas de laine de bois. Dans ce dernier cas, les plaques sont remplacées par une membrane côté matelas et de l’autre par un panneau perforé.

Un modèle a été développé pour les toitures, entièrement rempli de mélange sec.

L’avantage de ces éléments est leur pose extrêmement rapide. Une fois la préfabrication en atelier terminée, le bâtiment est réalisé en un temps record. Les contraintes climatiques et logistiques inhérentes à une intervention traditionnelle sur site, plus longue, sont évitées. Cet exemple, parmi d’autres, montre que la préfabrication est aussi tout à fait adaptée à des produits naturels.

Le chanvre est l'allié parfait des bâtiments sains et confortables.

 

... A suivre ...

 

Sources :
- entretien avec Mathieu Hendrickx (Hemp in a Box bvba) lors du salon Bois & Habitat, 23/03/2018, Namur
- https://hempinabox.be/fr
- « Le cannabis ne sera pas le bienvenu sur les chantiers de construction », Yves Poirier, 30/04/2018, www.tvanouvelles.ca
- « Applications des matériaux à base de chanvre », Y. Grégoire, ir., chef de la division Matériaux, CSTC, www.cstc.be
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